InnovationLes compétences numériques sont de plus en plus importantes dans le monde, mais trop de jeunes sont encore privés d’ordinateurs portables. Digital for Youth, une organisation belge à but non lucratif, s’attaque à ce problème en donnant une nouvelle vie à du matériel informatique de seconde main.
L’organisation, qui met l’accent sur l’impact social et environnemental, collecte chaque année des milliers d’appareils pour aider les jeunes. Lors d’un entretien avec Hans De Backer et Barbara De Weyer de Digital for Youth, on a discuté de la portée, des objectifs et des défis de leur travail.
Les jeunes sont numériquement vulnérables
Souvent, on oublie que de nombreux jeunes n’ont pas les moyens de s’acheter un ordinateur portable pour aller au lycée, faire des études supérieures ou trouver un emploi. « Vingt pour cent des enfants vivent dans la pauvreté et 40 % des Belges sont numériquement vulnérables », souligne De Weyer. « C’est pourquoi nous veillons à ce que les écoles commencent à penser de manière de plus en plus circulaire. Nous offrons une réduction de 10 % aux écoles qui nous donnent leurs anciens appareils », poursuit De Backer.
L’organisation travaille donc étroitement avec plusieurs agences gouvernementales flamandes. « Le gouvernement flamand est l’un de nos plus gros donateurs, puisqu’il représente 10 % de tout ce que nous recevons », explique l’organisation. « En outre, les services de police, les municipalités et d’autres entités font régulièrement don d’appareils. »
De 9 000 à 23 000 appareils
De Weyer est responsable de la collecte du matériel et revient sur la croissance de l’organisation : « Nous avons collecté environ 23 000 appareils cette année, dont la moitié étaient des ordinateurs portables et l’autre moitié d’autres équipements. L’année dernière, nous en avons collecté 14 000 et l’année précédente 9 000. Nous sommes donc en pleine forme, notamment grâce à la directive européenne sur la responsabilité sociale des entreprises. » Ces appareils proviennent de plus de 350 entreprises et organisations gouvernementales, dont de grands noms tels que Fluvius, Bpost et HP.
» La plupart des donateurs continuent de nous contacter fidèlement chaque année », déclare De Weyer. » La réponse positive des responsables informatiques et de la RSE montre que la coopération est appréciée. »
Dons des partenaires
« Cette année, Bpost a fait don de onze mille appareils, dont trois mille ordinateurs portables HP. C’est formidable », poursuit De Weyer. Cette collaboration montre comment les entreprises peuvent apporter une contribution à la fois sociale et écologique.
Digital for Youth travaille étroitement avec HP. « La collaboration a débuté lorsque HP nous a choisis pour son projet personnel. Depuis, il est devenu un partenaire important. HP a rapidement misé sur la durabilité, et c’est donc là que nous nous retrouvons », explique De Weyer.
Impact social et environnemental
Le fondement de l’initiative « Digital for Youth » réside dans son double impact. » Nous veillons à ce que les jeunes puissent se numériser : nous leur fournissons des ordinateurs portables pour leurs devoirs, nous les aidons à rédiger leur C.V. et nous leur apprenons à coder par l’intermédiaire d’écoles et d’organisations de jeunesse ». Parallèlement, les organisations partenaires contribuent à l’économie circulaire. Un ordinateur portable qui dure encore quatre ans, voire plus, a un impact écologique énorme », a déclaré De Weyer.
Cependant, tous les appareils collectés ne sont pas réutilisables. De Backer : « Nous ne donnons aux jeunes que des appareils de classe A, B et C+. Il s’agit alors, par exemple, des meilleurs appareils HP de la gamme professionnelle EliteBook. Les autres appareils remis à neuf sont revendus pour financer nos activités. Là aussi, tout est parfaitement clair ». Ce modèle permet à l’organisation de rester financièrement viable tout en ayant un impact solide.
Transparence et rapports d’impact
Digital for Youth est très attaché à la transparence. » Le premier rapport que Barbara remet à chaque donateur est l’aperçu des actifs, avec les numéros de série et le classement », explique De Backer. « En outre, les entreprises reçoivent des rapports d’impact complets. Nous fournissons un rapport sur l’impact social, un rapport sur l’impact écologique, un aperçu des actifs, un certificat d’effacement et de destruction des données.
Grâce à ces rapports, les entreprises peuvent atteindre et communiquer leurs objectifs en matière de développement durable. Le fait que Digital For Youth soit un service à guichet unique est également un atout. Cela signifie qu’il s’occupe de tout, de la logistique à la remise en état et à l’extraction des minéraux des appareils avec son partenaire technique Circular-IT.
Digital for Youth collecte non seulement des ordinateurs portables, mais aussi des smartphones et d’autres équipements informatiques, tels que des serveurs, des écrans, des imprimantes, des câbles et des accessoires. » Nous collectons tout pour maximiser l’impact écologique », explique De Backer. Cette politique de collecte très large permet de traiter les matériaux nocifs en toute sécurité, de minimiser les déchets et d’extraire des matières premières. « C’est ainsi que nous contribuons au Green Deal européen et que les appareils restent utilisables plus longtemps grâce à des législations telles que la directive sur la réparabilité. »
Outre les initiatives déjà lancées, Digital for Youth continue d’innover en lançant de nouveaux projets. Par exemple, il a récemment lancé AI for You : un projet visant à initier les jeunes à l’intelligence artificielle. De Weyer poursuit : « Dans le domaine de l’IA également, il existe un fossé entre les personnes qui y ont accès et celles qui n’y ont pas accès, et ce fossé ne fait que se creuser. Nous y répondons avec des partenaires comme HP, et nous ne pouvons que veiller à ce que ce fossé se réduise de plus en plus ».
Digital for Youth espère aider de plus en plus de jeunes et d’organisations à fonctionner de manière circulaire dans les années à venir. Leur mission est donc très claire : « Notre rêve est que chaque jeune ait accès à un ordinateur portable ».
