
Le Flamand a de grandes attentes en matière d’IA, bien qu’une certaine méfiance persiste. En revanche, la confiance envers le gouvernement s’accroît, et le télétravail reste le mode de travail favori pour beaucoup.
Le Flamand adopte l’IA à grande vitesse
C’est ce qui ressort du Digimeter d’Imec. Cette enquête annuelle met en lumière la relation entre les citoyens et la technologie numérique. Les chiffres de fin 2024 montrent une évolution globalement positive, bien que certains segments de la population accusent du retard.
IA : populaire, mais pas pour tout le monde
L’étude d’Imec révèle que 28 % des Flamands utilisent l’IA générative au moins une fois par mois, en particulier les jeunes de 18 à 34 ans. ChatGPT est de loin l’outil le plus populaire, tandis que Google Gemini et Microsoft Copilot restent peu connus. Bien que 93 % des Flamands connaissent l’IA et que 71 % puissent l’expliquer, son adoption demeure faible parmi les générations plus âgées et les travailleurs de plus de 54 ans. Cela pourrait poser problème, car les entreprises misent de plus en plus sur l’IA pour accroître leur efficacité.
On observe également que l’IA suscite à la fois plus de confiance et plus de méfiance chez les Flamands. Le groupe ayant une attitude neutre diminue, tandis que les perceptions positives et négatives augmentent simultanément. Les jeunes se montrent souvent curieux face à l’IA générative et y voient avant tout un gain d’efficacité, alors que les préoccupations liées à la vie privée et à la désinformation s’intensifient, notamment chez les générations plus âgées.
Un fossé se dessine : les utilisateurs actifs de l’IA cherchent à en apprendre davantage et à mieux maîtriser la technologie, tandis que les non-utilisateurs ne ressentent pas l’urgence de s’y intéresser. Cela pourrait devenir problématique sur le marché du travail, où l’IA prend une place croissante, mais où les générations plus âgées restent à la traîne.
Confiance dans le gouvernement
Le Digimeter montre également que les Flamands utilisent de plus en plus les services publics numériques, bien qu’ils ne soient pas favorables à une administration entièrement digitale. Un modèle hybride, combinant services en ligne et guichets physiques, est préféré par une majorité de citoyens. Les personnes âgées et celles à revenu plus faible restent cependant en retrait dans l’adoption numérique.
La confiance envers l’administration numérique progresse, et les Flamands considèrent les institutions publiques comme plus fiables que les entreprises technologiques et les réseaux sociaux. Toutefois, des défis persistent en matière d’ergonomie et d’accès centralisé aux documents administratifs. Bien que la confiance dans les réseaux sociaux soit faible, leur usage reste généralisé.
Le télétravail en force
Le Digimeter offre également des informations sur le mode de travail préféré des Flamands. 62 % des Flamands préfèrent un modèle hybride, combinant télétravail et travail au bureau. Seuls 8 % sont favorables à un télétravail à 100 %, tandis que 30 % préfèrent travailler exclusivement au bureau.
Cependant, tout le monde n’a pas le choix. Le télétravail est surtout accessible aux personnes à revenu plus élevé, dont les emplois le permettent davantage. Les employeurs doivent faire face à l’attente croissante d’offrir à la fois des facilités de télétravail et un cadre de bureau agréable. Dans cet environnement hybride, les technologies de visioconférence jouent un rôle de plus en plus important.
Préférence hybride
Le Digimeter met une fois de plus en évidence l’intégration croissante de la digitalisation et de l’IA dans la vie quotidienne des Flamands, mais souligne aussi l’émergence de nouvelles fractures. Les jeunes et les personnes plus éduquées adoptent plus rapidement l’IA et les outils numériques, tandis que les générations plus âgées et les personnes à revenu plus faible restent à la traîne. Cette situation entraîne des écarts en termes de compétences, de perception et d’accès, tant sur le marché du travail que dans les interactions avec l’administration.