Données biométriques : sûres, mais non sans risque

Données biométriques : sûres, mais non sans risque

Empreintes digitales pour déverrouiller votre smartphone ou votre ordinateur portable et reconnaissance faciale à l’aéroport : la biométrie est bien établie depuis longtemps.

La biométrie semble pratique et sûre, car personne ne peut facilement imiter votre empreinte digitale ou votre visage. Mais quelle est la sécurité réelle des données biométriques et quels sont les risques qui y sont liés en Belgique et en Europe ?

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Que sont les données biométriques ?

Les données biométriques sont des caractéristiques uniques de notre corps qui sont utilisées pour identifier une personne. Il peut s’agir d’empreintes digitales, de scans de l’iris, de caractéristiques faciales ou de la voix. Elles sont de plus en plus utilisées comme substitut pour se connecter à nos comptes ou appareils, ou en complément d’un mot de passe.

Le grand avantage des données biométriques est leur facilité d’utilisation : vous n’avez pas besoin de mémoriser des mots de passe et la probabilité que quelqu’un utilise accidentellement votre visage pour Face Unlock est en réalité faible. Mais cela comporte bien sûr aussi des inconvénients : vous pouvez changer un mot de passe, mais pas vos données biométriques.

Où sont-elles utilisées ?

En Belgique, vous les rencontrez à différents endroits. Les smartphones et les ordinateurs portables utilisent la reconnaissance des empreintes digitales et du visage, et votre visage est également scanné au contrôle des frontières de Bruxelles. Même les entreprises appliquent parfois la biométrie, par exemple pour donner aux employés l’accès à un port.

Au niveau européen, la biométrie gagne encore plus rapidement en popularité. Votre passeport contient en effet une empreinte digitale, afin que l’on puisse vous reconnaître rapidement en cas de besoin. Cela permet également d’éviter que votre passeport ne soit falsifié. Pourtant, il y a beaucoup d’opposition, car même si cela devrait assurer plus de sécurité, le débat sur l’équilibre entre sécurité et vie privée s’intensifie de plus en plus.

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Quelle est la sécurité des données biométriques ?

Les données biométriques semblent plus sûres qu’un mot de passe, mais ce n’est pas toujours le cas. Elles sont stockées numériquement et sont donc aussi vulnérables aux fuites de données que d’autres données. Et lorsque ces données fuient, les dommages sont beaucoup plus importants. Un mot de passe piraté est remplacé par un nouveau, mais une empreinte digitale piratée ne disparaît jamais.

La biométrie peut être utilisée à mauvais escient. Le hacker éthique Inti de Ceuckelaire a déjà démontré qu’il pouvait imiter la reconnaissance faciale et vocale avec des empreintes digitales imprimées en 3D ou des deepfakes. La sécurité dépend donc de la manière dont elles sont stockées et traitées numériquement.

Législation et protection en Europe

L’Union européenne considère les données biométriques comme particulièrement sensibles et les place dans la catégorie des « données à caractère personnel particulières » dans le RGPD. Cela signifie que les entreprises qui utilisent la biométrie doivent être extrêmement prudentes. Elles doivent démontrer qu’il est nécessaire de les utiliser, que les données sont bien protégées et qu’elles ne sont pas conservées plus longtemps que nécessaire.

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Confiance et transparence

La question essentielle reste la suivante : faisons-nous confiance aux entreprises qui gèrent nos données biométriques ? La transparence est essentielle pour toutes les parties. Qui utilise mes données, où sont-elles stockées et puis-je les faire supprimer ? Les experts soulignent que la biométrie fonctionne mieux en combinaison avec d’autres facteurs, tels qu’un mot de passe ou l’authentification multifacteur. Ce n’est qu’ainsi que le plus grand avantage, la facilité d’utilisation, peut être combiné avec une protection suffisante.

Les données biométriques sont généralement converties en fichiers cryptés. Ceux-ci devraient garantir que les caractéristiques originales ne peuvent pas être récupérées, mais il y a déjà eu des reconstitutions réussies. Ces données doivent bien sûr être stockées quelque part : généralement dans des bases de données ou dans le cloud. Cela peut poser des problèmes aux services informatiques. Une fuite de données avec des mots de passe peut être résolue assez rapidement : tout le monde reçoit un nouveau mot de passe. Mais une empreinte digitale ou un scan de l’iris divulgué reste valable pour toujours. Cela rend les fuites de données biométriques extrêmement sensibles.

L’épée coupe des deux côtés

La biométrie est donc à la fois prometteuse et dangereuse. Elle peut nous faciliter la vie et la rendre plus sûre, mais elle crée également de nouveaux problèmes. Plus il y a d’applications, plus il y a de chances que les données tombent entre de mauvaises mains.

Pour la Belgique et l’Europe, le défi consiste à trouver le juste équilibre. Tant que la biométrie est utilisée dans le respect de la vie privée, de la transparence et que des couches de sécurité supplémentaires sont utilisées, son utilisation peut être utile. Mais une chose est sûre : les données biométriques ne sont pas une panacée et certainement pas impénétrables.